Dans le domaine de l'aménagement, l'histoire tient une place particulière parmi les sciences humaines et sociales. Ses usages y sont multiples et parfois contradictoires. Partant de ce constat, l'article questionne les types de circulation entre les savoirs historiques et les pratiques et méthodes de l'urbanisme. Les méthodes d'enquête de l'histoire sont mobilisées avec succès par des non historiens tandis que l'histoire urbaine se constitue comme une branche autonome des études historiques. Le rôle donné à l'espace clive les approches. Le temps long et les représentations collectives demeurent des enjeux centraux et des pistes inégalement suivies. Dans l'intervention des urbanistes, deux tendances sont observables. Dans certains cas, l'histoire paraît accompagner l'oubli de la ville en voie d'être transformée, tout particulièrement dans les opérations de rénovation urbaine. A l'opposé, il se dessine une histoire à fonction mémorielle, souvent confondue avec le passé compris comme somme d'éléments matériels et symboliques, ou avec la mémoire des lieux. Cela est observable notamment dans les processus de patrimonialisation de l'urbain. Dans ces pratiques, des éléments de doctrines propres à l'aménagement se constituent alors. Pour en identifier les enjeux, la prise en compte des temporalités dans leur multiplicité constitue une voie.