Réinventer l'Argentine
Résumé
The Argentine crisis of December 2001 was about political as well as economic issues. While the massive turnout in elections on October 14 last year showed that voters were not interested in toppling State institutions, large numbers of spoiled or blank ballots and massive street demonstrations reflect a rejection of the established political parties (Radical Party, Frepaso, Justicialist Party, etc.). Given this backdrop, new President Eduardo Duhalde appeared to offer the only way out. The standard-bearer of the Peronist social tradition, Mr. Duhalde faces some huge challenges. In a country riddled with corruption and devoid of communal spirit, the credibility of politicians and legal institutions urgently needs restoring. More than that, Argentina has to totally reinvent itself if it wants to emerge from its current state of abject decline and profound social crisis. La crisis argentina de diciembre de 2001 es una crisis de dimensión económica y política. Los electores, que participaron masivamente en las elecciones legislativas del pasado 14 de octubre, no ponen en tela de juicio las instituciones de la República. Ahora bien, la gran cantidad de votos en blanco o nulos y las grandes manifestaciones callejeras ("cacerolazos") revelan el rechazo de los partidos institucionales (Partido Radical, Frepaso, Partido Justicialista, etc.). En este contexto, el nuevo presidente, Eduardo Duhalde, se perfila como el único recurso. Paladín de la tradición social del peronismo, Duhalde tendrá que hacer frente a inmensos retos, pues en una Argentina gangrenada por la corrupción y la ausencia de conciencia pública será preciso restaurar la credibilidad de los hombres políticos y las instituciones judiciales. Enfrentada a la delincuencia del estado y a una profunda crisis social, Argentina deberá evidentemente buscar otros derroteros.
La crise argentine de décembre 2001 présente, au-delà de sa dimension économique, une composante politique. Les électeurs, qui ont participé massivement aux législatives du 14 octobre dernier, ne remettent pas en cause les institutions de la République. Mais l'ampleur du vote blanc ou nul et les grandes manifestations de rues révèlent leur rejet des partis établis (Parti radical, Frepaso, Parti justicialiste, etc). Dans ce contexte, le nouveau président, Eduardo Duhalde, apparaît comme l'unique recours. Porte-drapeau de la tradition sociale du péronisme, il va devoir relever d'immenses défis. Dans une Argentine véritablement gangrenée par la corruption et l'absence d'esprit public, c'est la crédibilité des hommes politiques et des institutions judiciaires qu'il va falloir restaurer. Confrontée à la déliquescence de son Etat et à une profonde crise sociale, l'Argentine doit, en fait, se réinventer.