Ce rapport détaille les résultats d'une enquête de terrain menée entre septembre et novembre 2006 par le Centre Associé Régional Céreq d'Orléans (Laboratoire d'économie d'Orléans) à la demande du conseil régional de la région Centre.
La première partie du rapport présente un état des lieu basé sur les résultats obtenus dans le cadre de l'enquête "Quatre ans après leur sortie de formation professionnelle, quelle est la situation des jeunes en région Centre ?" (Macaire & Timoteo, décembre 2005). Cette enquête mettait en avant une différenciation nette entre homme et femme de niveau de formation 4 ou 5 pour deux trajectoires types parmi 6 : « chômage persistant » et « inactivité » (trajectoires déterminées sur la base du calendrier rétrospectif entre 2001 et 2004). Les résultats montrent qu'être une femme augmente la probabilité d'appartenir à l'une des deux catégories.
La deuxième partie du rapport présente l'enquête de terrain menée par l'intermédiaire d'entretiens semi directifs.
Les études de cas comme l'Analyse des Correspondances Multiples (ACM) font ressortir plusieurs éléments:
- L'interactivité entre le parcours d'insertion professionnelle et le parcours de vie. L'influence d'évènements de vie problématiques sur l'insertion et la réciproque concernent les jeunes femmes les plus en difficulté.
- Le niveau de satisfaction des jeunes femmes sur les rapports avec les institutions du service public de l'emploi est élevé (particulièrement pour les missions locales).
- La plupart des jeunes femmes soulignent l'impossibilité de trouver un emploi dans le secteur 3 (tertiaire). Etre d'un niveau de formation 4 ou 5 dans ces domaines féminisés est un handicap certain pour une insertion de qualité (concurrence avec des diplômés du supérieur). Ce résultat met en avant la problématique de l'orientation initiale de ces jeunes femmes.
- L'ACM permet de regrouper les jeunes femmes en trois sous-groupes : deux groupes en difficulté du point de vue de l'insertion professionnelle, le groupe « de l'exclusion professionnelle à l'exclusion sociale » et le groupe « stabilisation familiale et précarité professionnelle » et un groupe constitué de jeunes femmes dont les parcours se sont stabilisés après 5 ans, le groupe « de la stabilisation professionnelle à la stabilisation familiale ».
Le rapport conclut que la mise en place de mesures spécifiques pour les jeunes femmes, notamment au niveau du service public de l'emploi, ne serait que peu efficace. Seule une réforme structurelle pourrait être envisagée pour l'ensemble des jeunes (par exemple la mise en place d'un guichet unique). Tout indique que l'origine des difficultés rencontrées est liée à trois éléments principaux qui interagissent (en amont et/ou en aval du processus d'insertion) : l'orientation initiale, la trajectoire de vie et le contexte socio-économique.

Cette étude ouvre des perspectives d'améliorations futures de la méthodologie d'enquête (questionnaire) et des perspectives de nouvelles enquêtes sur la base du potentiel effet territoire lié à la présence forte du secteur logistique dont la gestion de la main d'oeuvre manutentionnaire est particulièrement axée sur le recours à l'intérim.