Si instituer l’oral comme contenu d’enseignement légitime dans les curricula implique une exigence d’évaluation explicite sur le plan institutionnel comme sur celui du travail en classe (Nonnon, 2005), cette évaluation suppose de prime abord de circonscrire l’oral enseigné. L’une des premières problématiques de l’évaluation de l’oral tient donc au découpage de moments clairement identifiables dans le continuum langagier de la classe dans lesquels l’enseignant focalise l’attention des élèves sur des contenus spécifiques d’enseignement de l’oral (Dupont, Grandaty, 2018). Une seconde problématique de l’évaluation de l’oral relève de l’obligation des enseignants d’en rendre compte sur un plan institutionnel à partir des prescriptions formalisées par des indicateurs de progrès tout en l’articulant au prélèvement d’indicateurs liés intrinsèquement à ce qui est enseigné et appris en classe. Partant, il apparaît nécessaire de développer de nouveaux dispositifs d’enseignement et d’évaluation de l’oral afin d’apporter des solutions à ces deux problématiques. Le projet de recherche participatif SEMO (Séquence Minimale d’Enseignement de l’Oral) a pour visée praxéologique d’investiguer la question de l’évaluation de l’oral intégrée à un dispositif d’enseignement s’appuyant sur la notion de genre scolaire disciplinaire (Dupont, 2016) et le pilotant (Sales-Hitier & Dupont, 2022). Ce dispositif inclut des documents enseignants et élèves, divers artéfacts (textes, vidéos), des modalités différenciées de travail et un carnet de bord utilisé aux différentes phases de la séquences. Dans ce carnet de bord sont recueillis des écrits de travail sous diverses formes. L’enseignant dispose quant à lui de fiches de billets conseils/bilans, des repères annuels de progression et de fiches d’observation flottante. Il s’agira d’une part, d’établir quels indicateurs peuvent être prélevés dans cette documentation qui rendent compte de la norme interne aux activités d’enseignement des genres oraux pour évaluer. Il s’agira d’autre part d’envisager comment ces indicateurs qui constituent la norme interne en construction du travail effectué en classe, peuvent être convertis pour renseigner les LSU (Livrets Scolaires Uniques), norme externe institutionnelle portant sur les compétences et les connaissances acquises.