Archaeology of Mafate cirque, La Réunion Island LiDAR, surveys, environment and archives to rediscover the history of abandoned islets
Archéologie du cirque de Mafate, La Réunion. LiDAR, prospections, environnement et archives pour redécouvrir l’histoire des îlets abandonnés
Résumé
La Reunion is a French island in the west Indian Ocean, located between Madagascar and Mauritius islands. Born from an intense volcanism, this small island is characterised by volcanic peaks, massive walls and three cliff-rimmed cirques. Due to this unique and spectacular morphology, its “Pitons, cirques and remparts” were listed as world heritage by UNESCO in 2010. Since 2020, one of these three cirques, Mafate, is at the heart of an archaeological research about its anthropisation. This area was populated later than the shore, first by escaped slaves in the 18th century, then, gradually by a poor social class. Both of these groups were looking up for a better place to live and had nowhere else to go. Only reachable by foot or by helicopter, Mafate is sparsely inhabited today. Its topography, vegetation, and small population is a perfect context to experiment a large scale LiDAR survey. From technical specifications to DTM analysis, Mafate is a real open-air laboratory to investigate capacities to reveal archaeological remains in a rugged terrain dominated by impressive escarpments.
This cirque was very poorly studied by archaeology due to its configuration. To study a land with an atypical topography, LiDAR data is an entry point and support for an integrated approach. Our methodology involved back-and-forth analysis between DTM visualisation, archaeological fieldwork, botanical survey and archival research. A multiscalar approach of LiDAR data is efficient : on one hand we process large geographical entities and areas to be identified, while on the other hand, we finely process at structures scale for their characterisation. The use of 3D DTM visualisation is also an essential tool.
This research project enabled us to develop a method to identify slopes and target study areas with a high preservation potential. In the end, more than 4.000 anomalies were detected throughout Mafate. They are mainly located on isolated small plateaus, narrow valleys or heavily managed slopes. Each site is characterised by remains, objects and vegetation and sometimes historical texts or iconography contribute to their better understanding.
Our 3 years long project, aiming to bring an archaeological vision about Mafate colonisation also produced results about occupations typology, architectural preferences, agriculture and erosion. About our methodological results, a new research tool is developed thanks to this DTM. A special custom visualisation allows us to spot crossfalls and cave entrances. This opens a lot of possibilities for two archaeological themes : marronage and seasonal hunting. First one is linked to a period from 18th to mid19th centuries when slaves fled their masters and lived hidden in heights and cirques. Their villages will hardly be found but historical sources prove that caves have been used. These places might also have been used during the 19th as campsites for bird hunters. Being able to spot these geological elements is a great progress for these topics which cannot be studied otherwise.
This work, blend of DTM analysis and field work, offers a new viewpoint on this cirque as a cultural landscape where we can read interactions between men and their environment.
Ce rapport est issu d’un programme scientifique sur l’anthropisation du cirque de Mafate. Si le peuplement du cirque est connu dans ses grandes lignes, l’ambition de cette recherche est d’apporter un regard archéologique sur cette histoire qui reste à écrire. Les connaissances historiques
permettent de connaître la chronologie générale avec une occupation première du cirque par des marrons dès le XVIIIe siècle. Dès le dernier tiers de ce même siècle, on assiste à la création d’un grand domaine privé au sein même de Mafate en lien avec des possessions littorales. C’est à partir du tout
début du XIXe siècle et sur toute sa durée que le mouvement des Petits-Blancs se développe et que le peuplement du cirque se complète par l’installation de cette population pauvre à la recherche de terres où s’installer. Le milieu du XIXe siècle voit ensuite émerger la pratique du changement d’air et d’une villégiature ponctuelle, localisée autour d’activités particulières comme le thermalisme. L’occupation des cirques s’intensifie au cours de ce siècle et perdure à un niveau conséquent jusqu’au milieu du XXe siècle qui voit un exode important de la population Mafataise .
Nos travaux ont consisté à proposer une approche archéologique intégrée pour retrouver les vestiges de ces occupations dans le cirque et mettre en regard des données de différentes natures. Il s’agit de chercher à percevoir le détail de ces phénomènes, de connaître les modes de vies des habitants, les transitions, les évolutions et les cohabitations à partir de la matérialité des ces occupations. Le point focal de ces travaux est l’exploitation d’un relevé LiDAR du cirque pour détecter des anomalies anthropiques et ainsi cibler nos prospections pédestres sur le terrain. La méthodologie du programme conjugue dans ces opérations de terrain, l’exploitation des archives, la réalisation d’observations archéobotanique et un travail de géoarchéologie au sens large.
Au fil des missions, ces recherches ont permis de travailler sur différents types de sites et de les catégoriser par groupes. On distingue notamment des habitats isolés ou individuels simples, des habitats extensifs allant jusqu’à de petits villages, mais aussi des espaces agricoles, des zones d’extraction, le tout relié par d’anciennes voies de communication. Certaines formes d’occupation sont plus directement liées aux zones les plus hostiles qui ont constitué le cadre de vie de populations particulièrement miséreuses du milieu du XIXe siècle au milieu du XXe siècle.
La confrontation d’une multitude d’informations permet ainsi, avec un corpus de sites représentatif des différents épisodes et situations, d’avoir une réflexion chronologique et typologique qui précise l’histoire du peuplement du cirque et en détermine certaines modalités. Ce regard archéologique sur l’anthropisation de Mafate parvient à une approche du paysage qui aide à la fois à y lire le passé et à restituer ses anciens aspects. Ces travaux permettent de mieux connaître le cirque de Mafate, cet environnement dont l’attrait est dû aujourd’hui à sa perception en tant qu’espace naturel, et de
l’appréhender comme un paysage culturel façonné par l’histoire des activités humaines.
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