Pour les acteurs des destinations touristiques, les enjeux de la viabilité et du développement, passant par l’adéquation à une demande, mais aussi aux attentes d’autres parties prenantes, doivent être considérés dans une vision dynamique, non seulement celle du « cycle de vie » des destinations (Butler 2009), mais aussi celle de leur résilience si l’on met l’accent sur les turbulences de l’environnement. Les destinations sont des systèmes locaux qui font l’objet d’une gouvernance ou d’un management plus ou moins organisés. Le présent chapitre vise à approfondir la représentation d’un système touristique local pour aider à sa structuration et à sa gestion. Il s’inscrit dans la dualité adoptée par (Botti 2010), qui spécifie que « si l’un des facteurs de la touristicité se trouve dans les attractions du territoire, un autre déterminant fait appel à toutes ses parties prenantes ». Ce chapitre met ainsi l’accent : 1) sur la relation entre les attractions, les destinations, les aires de gouvernance, tous objets qui peuvent être imbriqués et emboîtés à plusieurs niveaux d’échelle spatiale, 2) sur les rôles que jouent les divers acteurs compte tenu de leurs fonctions, de leurs ressources, de leurs intentions. L’objectif est de contribuer à une gestion des sites et des destinations qui soit « robuste » c’est-à-dire en mesure de rester pertinente sous diverses appréciations et sous diverses conditions d’environnement (Roy 2002). Une étude de cas illustre le propos en se focalisant sur l’imbrication entre un site naturel emblématique et patrimonial, jouant le rôle d’attraction, et plusieurs destinations qui recoupent ou non le site. Une modélisation de cette imbrication sera proposée de même qu’une représentation du système d’acteurs multiples intervenant sur la gestion du site en tant qu’espace naturel et/ou en tant qu’attraction et intervenant ainsi sur la gestion des destinations concernées.