Le développement récent de sous-genres présentant l’espoir d’une continuation de l’humanité (solarpunk, hopepunk, glitterpunk ou cyberparadism…)(Burk, 2019), confronte le lectorat à une multitude d’idées et de pistes de solutions. Si ces fictions sont construites sur la poursuite de l’espoir au-delà du combat ou de l’aventure à proprement parler, dans une forme de positivisme militant, la confrontation aux ressources et à la satisfaction des besoins et conforts des individus est une des questions soulevées auxquelles des réponses pragmatiques et politiques sont nécessaires. Comme pour la cosyfantasy (Lescouet, 2023), ces sous-genres proposent un changement d’échelle permettant la survie de groupes de quelques individus au sein d’un plus large réseau de communautés, au-delà de la survie en situation apocalyptique, se tourne vers le concret de l’organisation d’un quotidien viable et plaisant. Cette proposition d’autonomie et d’indépendance implique diverses fabrications du quotidien peut être comparée au mouvement homestead ou offgrid particulièrement fort en Amérique du Nord (Mariotti, 2023). Ces communautés reposent sur des tentatives d’autonomie en dehors des réseaux étatiques et collectifs, mais restent connectées par le numérique (ou d’autres formes de réseaux que nous étudierons) et forment ainsi des communautés de partage de connaissances et de partage de plans, de patrons et de tutoriels. Dans cette communication, je souhaite comparer les propositions des fictions hopepunk et leurs incarnations sur le terrain, bien qu’elles soient plus embryonnaires; je me concentrerai sur les réseaux de fabrications (variantes de fablabs connectés (Bouvier-Patron, 2015)) et sur la représentation de ces communautés de création (Andrews et al., 2021). Je me concentrerai sur un corpus hybride : Death Stranding (jeu vidéo de Hideo Kojima) et Monk and Robot (novella de Becky Chambers) pour mon corpus primaire, bien que je souhaite ouvrir la discussion à d’autres œuvres permettant de souligner ces constantes.