Bien que l’intelligence artificielle soit un enjeu du développement numérique actuel, c’est aussi une des pistes de réflexion pour les sociétés futures. La science-fiction s’est intéressée aux robots depuis ses débuts, et par la suite, à l’intelligence artificielle1. Pour autant, les possibles réels de l’informatique poussent à présent à imaginer le développement et l’extension des réseaux de neurones synthétiques, tout autant que leurs implications dans la société. D’ailleurs, s’ils sont déjà très utiles au quotidien dans les diverses disciplines des humanités numériques ou des Digital classics2, ces usages concrets ne vont pas nous retenir particulièrement ici. Notons tout de même que nous avons déjà en main, même pour des chercheur·e·s en littérature non spécialistes en programmation, des IA faibles, bien qu’assez basiques. Une intelligence artificielle (IA) faible est une IA non sensible qui reproduit un comportement intelligent dans un domaine précis et balisé. Par exemple, un traitement de langage naturel, ou la reconnaissance d’images. L’IA faible représente l’immense majorité des systèmes actuellement existants, à l’inverse des IA fortes, qui sont aujourd’hui encore au stade théorique et qui, elles, se rapprochent des intelligences artificielles de science-fiction. Des IA tellement plus complexes, qu’elles existent comme consciences ou comme êtres totalement indépendants, voire sensibles.