Durant ces dernières décennies, une quantité conséquente d’informations sur les habitats ruraux de la Gaule a été créée. Ces données sont toutefois encore trop dispersées, sous-exploitées et peu formalisées au sein de corpus opérants permettant des projets d’ampleur et des essais de synthèses. Pour l’heure, il n’existe, pour la période romaine, aucun système semblable à la base DatAFer 2 qui concerne les habitats ruraux de l’âge du Fer. Dans le cadre du programme ERC RurLand, un système d’information a été mis en œuvre pour les habitats de la période romaine, mais il reste limité à quelques données et à certaines zones géographiques. En outre, ces bases ne sont pas connectées, car elles sont restreintes aux périodes chronologiques privilégiées de ces programmes. Il est donc délicat de travailler à l’échelle de la Gaule sur la transition entre la période tardo-laténienne et le début de l’époque romaine et, plus largement, d’entamer de vastes projets de recherche, comme par exemple, sur la trajectoire des habitats dans la longue durée ou sur les différences régionales des formes d’établissements ruraux. Ce poster présentera les premières réflexions menées sur un projet de création d’un système d’information partagé dédié aux habitats ruraux de la Gaule et des territoires voisins du IIIe siècle av. J.-C. au Ve siècle ap. J.-C. L’objectif est de construire un outil, entièrement en ligne, et accessible à tous les chercheurs, permettant de collecter, d’homogénéiser, de hiérarchiser et d’analyser avec efficacité une très grande quantité d’informations. Elle sera prioritairement destinée à renseigner les données de l’ensemble des habitats ruraux fouillés, et dans un second temps, à inclure les sites découverts en prospection dans les micro-régions les mieux documentées. Cette base sera conçue comme une arborescence de plusieurs formulaires, ou « brique », appropriés à chaque type de données (mobilier, chronologie, architecture, informations planimétriques, bio-archéologiques, paléo-environnementales). Différentes briques pourront à terme être ajoutées. Il est déjà certain que la base devra pouvoir être remplie facilement et rapidement. Le but n’est pas de tendre à l’exhaustivité en renseignant l’intégralité des données d’un habitat, mais d’en enregistrer les principales informations. Le système pourra être connecté à d’autres bases existantes qui sont dédiées à des périodes ou à des types d’artefacts particuliers (Outagr, par exemple). Enfin, la base sera couplée à un SIG qui constituera un outil permanent d'analyse. Le projet se veut résolument collectif et nécessitera un important travail d’élaboration et de collecte. Les modalités ne sont pour l’heure pas définies, mais le colloque Ager de Nantes sera l’occasion, en présentant le pré-projet, d’entamer de premières discussions avec les différents acteurs de la recherche sur le monde rural gallo-romain. La tâche est certes immense, mais les enjeux le sont tout autant : rendre la donnée accessible à toutes et tous, faciliter les comparaisons entre les sites et permettre le lancement d’ambitieux programmes de recherche.