Les documents administratifs, les lettres, quelques rituels et textes littéraires rédigés en akkadien au cours des IIe et Ier millénaires av. J.-C. mentionnent les dépôts placés dans la tombe lors de funérailles. Ces dépôts funéraires pouvaient prendre plusieurs formes, dont celle de productions artisanales : parures (pectoraux, serre-têtes, bijoux, etc.), armes (poignards, arcs, haches, etc.), vêtements et étoffes diverses, ou encore petit mobilier (vases, miroir, coffre, etc.). Ces textes mentionnent également des objets utilisés au cours des funérailles tels que chaises, lits, récipients, sarcophages, etc. Cette intervention souhaite aborder quelques pistes de réflexion concernant deux aspects relatifs à ces différents objets : leur origine et leur finalité. L’origine de ces objets peut être double : propriétés personnelles du défunt et/ou cadeaux, mais dans le second cas se posent plusieurs questions : qui offrait ces objets ? Ont-ils été créés spécifiquement pour l’occasion ou s’agit-il de réutilisations ? Concernant leur finalité, les questionnements, et leurs réponses, sont à nouveau multiples : à quoi servaient-ils ? Ces objets étaient-ils utilisés au cours de la cérémonie de manière purement utilitaire ? Servaient-ils à accompagner le défunt lors de son voyage vers l’au-delà ou étaient-ils destinés aux divinités infernales ? En quoi témoignaient-ils du statut social du défunt ? etc. Les buts de ces dépôts peuvent finalement être analysés suivant une double lecture : une lecture conceptuelle, liée à la vision de l’au-delà qu’avaient les populations suméro-akkadiennes, mais aussi suivant une lecture plus « terrestre » en lien avec la personnalité du défunt, avec les personnes présentes lors des funérailles, ou encore avec les implications politiques et sociales de ces cérémonies. Cette intervention sera également l’occasion de revenir sur le terme taklimtu mentionné dans les textes néo-assyriens, qui désigne une exposition publique en association avec des rites funéraires, mais dont l’identification est discutée : exposition des dépôts funéraires ou du corps du défunt ?