Cette opération archéologique s’est déroulée dans le cadre de la suite du projet d’aménagement de la ZAC G Sud Tranches 1 et 2, au lieu-dit Les Grandes Terres au sud‑ouest de la commune de Genas, située en périphérie est de Lyon. Notre opération concerne les tranches 3, 4 et 5 de la ZAC G Sud. Elle s’inscrit dans la continuité des anciennes opérations déjà réalisées en amont des travaux des tranches 1 et 2 (Segain 2011 a & b / Grasso 2013 a  & b). Préalablement à notre opération, le diagnostic réalisé sous la direction de Bruno Robert (Robert 2020) avait mis en avant une continuité des nombreux fossés déjà documentés lors des opérations de 2011 (Segain 2011 a & b) et 2012 (Grasso 2013 a & b), ainsi que la présence de deux structures funéraires (bûcher et crémation) datées du Ier siècle de notre ère. Les fossés appartiennent à l’époque antique, mais également à l’époque moderne, voire contemporaine. L’emprise prescrite est située en bordure orientale du tracé de la voie rapide N346. Elle concerne une superficie totale de 60 000 m² divisée en deux secteurs. Le secteur 1, au nord, occupe une surface de 36 000 m², le secteur 2 au sud, une surface de 24 000 m². Les plus anciens indices d’occupation pourraient remonter au Ier siècle avant notre ère d’après les résultats d’analyses radiocarbones. La majorité des vestiges sont rattachés à l’époque antique. Cependant, l’indigence du mobilier, c’est-à-dire une demi-caisse de mobilier pour 195 structures et 6 hectares investigués, ne permet pas de fournir un phasage précis des structures. La majorité des faits archéologiques est représentée par des fossés rectilignes plus ou moins bien conservés se recoupant les uns les autres (Figure A), ainsi que par des puits ou puisards assez profonds répartis le long de ces linéaires et dont seulement quelques-uns présentent des relations d’antéro-postérité. Les fossés documentés pour la période antique semblent être installés entre le début du Ier siècle et le début du IIIe siècle de notre ère. Ils marquent profondément le paysage, puisque les tracés de certains semblent jouer un rôle prépondérant lors d’installations postérieures, à l’époque contemporaine notamment. Ces fossés qualifiés de parcellaires sont liés à l’occupation rurale mise en avant lors des précédentes opérations et dont la chronologie s’étale entre l’époque tibérienne et le IIIe siècle (Grasso 2013 a & b). La voie d’accès à cet établissement rural a été retrouvée lors de notre opération, son tracé continuant en direction de l’ouest avant de bifurquer en direction du sud au travers de deux chicanes. Son tracé est, par la suite, perdu. Les puits ou puisards, répartis inéquitablement sur l’ensemble de l’emprise, semblent installés prioritairement le long de certains fossés. Certaines de ces structures profondes présentent des traces d’une ou de plusieurs réutilisations (Figure B). Leurs datations restent cependant floues, tout comme leurs fonctions. Les autres structures sont de deux types. Il faut tout d’abord noter la présence de trois rejets de crémations (Figure C), en plus de celui perçu au diagnostic et du bucher funéraire (Robert 2020). L’ensemble de ces structures funéraires, si l’on se fie au mobilier qu’elles ont fourni, semblent être mises en place dans le courant du Ier siècle de notre ère, peut-être dans la seconde moitié. Les fossés non attribués à la période antique correspondent également à des limites parcellaires dont le tracé a été reconnu soit sur le cadastre napoléonien, soit sur le cadastre actuel, permettant de confirmer un fonctionnement entre le XIXe et le XXe siècle.