A partir de 2010, la réforme de la masterisation de la formation des enseignants est mise en œuvre en France. Cette réforme devait permettre tout d’abord d’intégrer la formation des enseignants au dispositif LMD mis en place dans le cadre de l’EEES (Espace européen de l'enseignement supérieur). Elle devait permettre aux étudiants d’élever leur niveau de qualification au grade de master, de les former à la recherche. Mais elle devait aussi dans le même temps les professionnaliser tout en les préparant au concours de recrutement de l’éducation nationale. Or chacune de ces visées repose sur des temporalités qui lui sont propres et place les étudiants dans des postures difficilement compatibles au cours des deux années de master… Peut-on se professionnaliser et en même temps se plier à la préparation des concours ? Peut-on se mettre dans une dynamique de recherche qui exige de programmer des opérations sur un temps long et répondre aux urgences qu’exige la confrontation quotidienne à une classe ? Ce sont la des problèmes que les formateurs ont eu à prendre en considération pour faire en sorte que la réforme soit mise en œuvre dans des conditions convenables. Il n’en demeure pas moins que les « arrangements » trouvés ont conduit à réduire à la baisse les ambitions de chacune de ces visées.