La justice spatiale constitue un objet d’étude prépondérant face aux grandes problématiques territoriales contemporaines (durabilité, inclusion, mixité, participation citoyenne…). Aussi, il importe de considérer qu'une telle notion ne se décrète pas mais s’intègre dès la conception des projets territoriaux et immobiliers quels qu’ils soient. Afin de concrétiser l’émergence de territoires justes, les acteurs en charge de la fabrique territoriale doivent donc anticiper au maximum les risques de discrimination et d’exclusion sociale en repensant l’aménagement des quartiers mais aussi la manière de concevoir les constructions. En effet, du bâtiment aux plus grandes métropoles en passant par les rues, les quartiers ou les villes moyennes, les questions d’égalité et d’inégalité spatiale – qui se muent parfois en réelles injustices – se traduisent à toutes les échelles. En outre, ce sujet concerne directement les professionnels de l’immobilier dans le sens où, comme d’autres nombreux secteurs d’activité, l’immobilier au sens large (développement foncier, construction, programmation, aménagement…) génère son lot de déséquilibres et d’inégalités spatiales qui peuvent induire et/ou renforcer de réelles injustices territoriales. Toutefois, au-delà de ce seul constat, une autre réalité existe et prouve que les professionnels du secteur contribuent également à la construction de nouveaux territoires, plus inclusifs, plus durables et donc plus justes. Cela se vérifie particulièrement lorsque l’on s’intéresse aux questions du logement (ou de son corollaire le mal-logement), de l’habiter et de toutes les évolutions positives qui peuvent en découler (communs, urbanisme circulaire, modularité, habitat inclusif, abordable, durable…).