Latrinalia, un type de représentation de dessin ou d’écrit réalisée sur les surfaces dans les toilettes, permet aux auteur.es d’exprimer leur sentiment sur cette espace publique et en même temps privé. La séparation entre toilettes pour hommes et pour femmes a été mise en question depuis la sensibilisation de la légitimité de la binarité homme-femme. Dans les espaces universitaires, certaines toilettes sont toujours gardées non-mixtes alors que certaines fonctionnent de manière mixte. Ainsi, le degré de mixité est-il un facteur influençant les fonctions des manifestations entre les auteur.es ? Cette étude porte sur l’analyse des manifestations dans les toilettes mixtes/non-mixtes de l’Université de Lorraine (Metz) et de l’Université Paris-Cité (Campus Grands Moulins), en prenant des variables linguistiques et spatiales en considération. Concernant les variables linguistiques, nous examinons le nombre de mots et le nombres de caractères dans les inscriptions. Nous analysons également les interactions entre les auteur.es et les motivations socio-pragmatiques de ces manifestations (e.g., l’expression de l’identité du genre et de la sexualité ou de la violence verbale). En fonction des variables spatiales, nous prenons en compte des facteurs tels que l’étage et la fonction du bâtiment, le nombre de pièces dans les toilettes, et la couleur de la porte et du mur. En termes de méthodes, nous employons des modèles mixtes généralisés pour évaluer l’interaction des variables sélectionnées. Les graffitis que l’on rencontre dans les toilettes à l’université sont un miroir qui révèlent les valeurs, les idéologies et les attitudes des étudiant.es à l’égard de la société. Cette étude permettra d’étudier la diversité linguistique et socioculturelle à travers cet espace, d’identifier l’effet des toilettes non-mixtes/mixtes sur le comportement des usagers.