Ces dernières années sont marquées par un regain d’intérêt pour les questions de l’engagement, certains pointant le désenchantement, d’autres exhibant au contraire de nouveaux rites, rendus possibles par la médiation du numérique. L’engagement serait pour certains en crise, moins de personnes seraient prêtes à « donner de leur temps » dans le cadre de dynamiques collectives autres que familiales. D'autres, au contraire en soulignent le dynamisme pointant le développement de l'engagement bénévole (Prouteau, 2019). Nous considérons ici que le bénévolat est un indicateur partiel de l’engagement, sur lequel nous disposons de données actualisées dans le temps. Nous considérons aussi que le bénévolat se déploie tout autant dans l’activité que dans la gestion dans le cadre de la gouvernance. Nous abordons donc la gouvernance du double point de vue : celui des acteurs qui y participent et celui des pratiques de gouvernance. Dans ce chapitre, nous nous intéressons conjointement aux pratiques d’engagement et à leurs évolutions et à la gouvernance à l’ère du numérique. Quels sont les effets des transformations induites par le numérique sur l’engagement c’est-à-dire sur les individus, et sur la gouvernance au sens à la fois du groupe et des organisations ? Notre analyse concerne l’économie sociale et solidaire en France.