Cette communication rend compte d’une recherche qui a concerné 161 élèves, répartis sur sept niveaux du primaire au lycée (CE1, CE2, CM1, CM2, 5e, 3e, 1re). Le corpus rassemble 469 textes individuels d’élèves. Le recueil constitué est surtout intéressant en ce qu’il réunit des écrits à visée littéraire élaborés à partir d’une consigne et de supports identiques, quel que soit l’âge et le niveau de classe des élèves. Ce sont essentiellement des textes issus d’un premier jet non retravaillé, ce en quoi ils constituent une trace spontanée des élèves sur le genre visé par la recherche (la novélisation). Les textes ont été analysées sous différents angles : linguistique textuelle ; structure narratologique ; propriétés génériques caractéristiques de la novélisation (Carou, 2004). Cependant, en s’appuyant sur le modèle didactique du genre de discours comme méga-outil didactique (Schneuwly et Dolz, 1997), le corpus interroge l’investissement du texte narratif par les élèves, type de texte particulièrement représenté dans l’enseignement de l’écriture. Aussi les phénomènes de cohésion et de cohérence (Charolles, 2009) ont-ils été au cœur des analyses et permettent des observations sur la gestion des dimensions macro et micro-structurelles des textes sur différents niveaux de la scolarité, de façon longitudinale. La recherche a permis de dégager une typologie de comportements de scripteurs organisée autour de six profils. L’empan d’âge des élèves de l’étude est aussi suffisamment large pour établir des paliers de progressivité dans l’investissement du genre écrit (Garcia-Debanc et Bras, 2016). La progression entre les niveaux est particulièrement intéressante à observer car, loin d’être linéaire, des ruptures ou des effets-seuils se dégagent qui constituent autant d’objets pour comprendre et interroger les obstacles qui se présentent lors des activités d’écriture, notamment en regard des repères développementaux mis au jour en psycho-linguistique (Alamargot et Chanquoy, 2004).