L’étude porte sur l’activité d’écriture de 145 élèves des cycles 2 et 3 (CP - CM2) dans une école élémentaire d’un quartier populaire hors REP de Marseille. L’activité est réalisée dans un dispositif pédagogique conçu avec les enseignantes sous forme d’ateliers multi-niveau et pluridisciplinaire (deux heures) en arts, technologie, sciences, situés entre mars et mai de l’année scolaire 2022-2023. Il y a un atelier sur l’image animée et un autre sur l’objet technique « zootrope ». Tous les élèves rendent compte individuellement de leurs démarches de résolution de problèmes articulés à des pratiques artistiques en prenant des notes écrites et graphiques dans un carnet papier d’expérimentation et, parfois, en réalisant des maquettes, des prototypes. La transdisciplinarité qui fonde le projet pédagogique est appuyée sur l’approche « STEAM » en éducation (Sciences, Technologie, Ingénierie [Engineering], Arts et Mathématiques) qui favorise l’innovation mais aussi la transformation des pratiques (MacDonald et al., 2020). Quatre tâches constituent la prise de notes : sourcer l’information, coder les mots, simplifier les idées, structurer sa page (Barbier & Zoubir, 2023). On peut parler de « diagramme », à savoir : « tout dispositif matériel (bidimensionnel ou tridimensionnel) qui rend manifeste une certaine information dynamique » (Beaubois, 2022, p. 131) sur laquelle les auteurs eux-mêmes peuvent agir. L’analyse des diagrammes permet la catégorisation des savoirs acquis par les élèves (Kampeza & Delserieys, 2020) et l’énonciation ou la traduction des concepts qu’ils manipulent (Tortochot et al., 2022). La question de recherche peut être formulée ainsi : qu’est-ce que les diagrammes entendus comme traces de l’activité d’apprentissage nous disent de ce que les élèves apprennent dans une approche STEAM ? Pour répondre, l’étude s’appuie sur l’analyse sémio-cognitive des traces laissées (les carnets individuels scannés et les maquettes photographiées) : brouillons, annotations, reformulations, écrits et représentations intermédiaires. Le but est d’identifier l’énonciation ou la traduction des concepts utilisés par les élèves (Tortochot et al., 2022) ainsi que la catégorisation des savoirs acquis par les élèves (Kampeza & Delserieys, 2020). Dans cette perspective génétique, les premiers résultats montrent des stratégies d’adaptation aux contraintes de l’écrit et du dessin utilisés simultanément en vue de communiquer des informations sourcées et des idées complexes.