Quel(s) impact(s) des changements climatiques sur l’occupation du sol en Gaule entre la fin de l’âge du Fer et le début du Moyen Âge ?
Résumé
Une période de réchauffement climatique a débuté en Europe occidentale vers le milieu du second âge du Fer (IIIe s. av. J.-C.) pour atteindre son climax durant le Haut-Empire. Cet « Optimum Climatique Romain » (OCR) a pris fin vers le IIe ou IIIe s. ap. J.-C. avec les débuts du « petit âge glaciaire de l’Antiquité tardive » (LALIA), qui connaît son paroxysme au début du Moyen-Âge (VIe-VIIe s ap. J.-C.). Dans un ouvrage récent (The fate of Rome, Climate, Disease, and the End of an Empire, 2017), l’historien américain K. Harper a affirmé que l’OCR a eu un effet moteur dans le développement économique de l’Empire romain aux premiers siècles de notre ère. Il évoque aussi un effet particulièrement négatif de LALIA, rendu en grande partie responsable de la fin de l’Empire romain en Occident.
Le rôle des changements climatiques sur les transformations socio-économiques, culturelles et matérielles des sociétés entre la fin de l’âge du Fer et l’Antiquité tardive reste néanmoins controversé. D’autres auteurs estiment que l’ampleur de ces pulsations climatiques n’aurait pas été suffisante pour avoir un effet particulier sur les sociétés anciennes. Entre ces postures climato-sceptiques et déterministes, la difficulté reste aujourd’hui de pondérer objectivement la part des changements climatiques sur les transformations sociétales.
Dans cette communication nous dresserons un rapide état de la question sur les diverses hypothèses avancées au sujet des effets des changements climatiques sur les sociétés anciennes entre la fin de l’âge du Fer et l’aube du Moyen Âge. Nous nous intéresserons ensuite plus particulièrement à l’impact du climat sur les rendements agricoles de différentes cultures (céréales, vigne, olivier), en faisant appel à des méthodes de simulation et de modélisation (spatiale, agro-écosystémique, multi-agents), qui permettent de tester diverses hypothèses. De premiers résultats plaident par exemple en faveur d’un effet particulièrement favorable du RCO sur le développement de la viticulture en Gaule romaine durant le Haut-Empire.
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