« Habiter c’est composer, entre vivants et non vivants, un monde commun. » (Larrère, 2023 : 137). Depuis la publication en 1968 dans la revue Science de l’article « La tragédie des communs » par le biologiste Garrett Hardin, et la réponse qui a lui été apportée par la politiste et économiste Elinor Oström (1990), la problématique des communs en général et des communs environnementaux en particulier se trouve au cœur des enjeux de recherche, de pouvoir et de luttes autour des questions de production, d'exploitation et de gouvernance des ressources. Notre communication propose une étude sur corpus spécialisés des terminologies et des nominations émergentes propres à la thématique des communs environnementaux. Nous nous intéressons à trois volets informationnels permettant d'éclairer la notion de communs à travers ses différentes manifestations discursives : (i) définitions, propriétés caractéristiques et typologies des communs, (ii) valeurs et paradigmes, (iii) pratiques et processus transformationnels. Le travail d'exploration outillée consiste notamment à identifier, au moyen de grammaires formelles (associant morphologie, syntaxique et sémantique), les formes d'expression relatives à chaque aspect visé. Par exemple, les termes reterritorialisation de l’habitat, démarchandisation du social, réappropriation collective du territoire traduisent des processus transformatifs visés ou en cours. Une attention particulière est portée aux clivages et aux conflits de valeurs (biens communs de la connaissance vs enclosure de la connaissance). L'étude des termes, de leurs cooccurrents et concordances permet de mieux saisir, à travers une carte mentale de concepts, tendances et points d'achoppement, la teneur et les usages de cette notion multiforme et évolutive.