Dans la vie d’une famille, les temps de repas prennent une place importante. Les repas assurent des fonctions physiologiques (de nutrition), hédonique (de plaisir) et des fonctions sociales et culturelles. Ce sont des moments de convivialité et de partage. En France, le modèle alimentaire reste fondé sur le rythme de trois repas par jour et sur la commensalité : le partage du repas avec d’autres convives. Le repas est également un espace de socialisation et d’autonomisation pour l’enfant. Les repas génèrent également du travail, car ils supposent la réalisation d’une diversité de tâches, souvent complexes, qui comportent une dimension matérielle et une dimension cognitive. Ce travail reste souvent inégalement distribué entre les deux parents. Or, l’alimentation d’une personne polyhandicapée présente un certain nombre de spécificités : elle ne mange pas seule, et a besoin d’aide pour se nourrir, et ce quel que soit son âge, elle a également besoin d’adaptations (alimentation mixée, pas de liquide, etc.), parfois son mode d’alimentation est complètement spécifique, lorsqu’elle est nourrie via une gastrostomie. Dans cette communication, nous proposons d’analyser le travail réalisé par les parents afin que les repas puissent remplir les différentes fonctions évoquées. Ce faisant, nous explorons la manière dont les spécificités du polyhandicap transforment les manières de manger ensemble et complexifient, parfois amplifient, le travail relatif aux repas.