La promotion de l’activité physique est un enjeu de santé publique essentiel. En France, l’activité physique figure à l’agenda politique de la santé publique depuis les années 2000, avec son introduction dans le premier Programme National Nutrition Santé (PNNS1). Nous en sommes aujourd’hui à la fin du quatrième PNNS, où l’activité physique a progressivement pris une place de plus en plus importante. Parallèlement, l’activité physique a été intégrée dans différentes politiques, comme les plans régionaux sport santé bien-être et a fait l’objet de nombreux rapports et expertises. Pourtant, l’accès à ces pratiques reste inégal selon les milieux sociaux, l’âge, le genre et les territoires. Face à cette situation, de nombreuses initiatives visent à réduire ces disparités, en adaptant les activités physiques et leurs conditions de pratiques pour les rendre accessibles à tous. Dans ce numéro hors-série, plusieurs articles abordent les questions d’accessibilité à l’activité physique, supervisée ou via le numérique (Azéma et al., Rascle et al.), des plus jeunes (Decorte et al., Dastugue et al., Vaillant-Coindard et al.) aux plus âgés (Rapin et al.), en ciblant particulièrement les populations issues de milieux défavorisés et touchées par des maladies chroniques (Boux et al., Sit et al.). Cependant, ces initiatives ne peuvent être durablement mises à l’échelle que si elles adoptent une approche plus systémique, où la politique nationale sert de cadre de référence et les initiatives locales fonctionnent comme des leviers d’action adaptés aux spécificités des territoires, en témoigne l’expérience relatée par Bertrand-Protat et al., tout en assurant une dynamique globale commune grâce à une gouvernance partagée, un soutien technique et financier adéquat, et une communication cohérente. Cette démarche nécessite un engagement constant, une évaluation régulière, et une capacité d’adaptation pour répondre aux évolutions des besoins. Cette articulation entre le national et le local, mais aussi entre les différents secteurs et acteurs, peut parfois s’avérer complexe, comme le soulignent Collinet & Raingeaud dans l’étude du dispositif « 30 minutes d’activité physique par jour », impulsé depuis quelques années dans la dynamique des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024. Ainsi, faire de l’activité physique un sujet transversal dans une politique et intégrer son développement dans toutes les politiques publiques requiert une approche intersectorielle et coordonnée. Chaque secteur détient potentiellement une part de la solution et peut contribuer à créer des conditions et des environnements favorables à l’activité physique, comme le montre également l’étude de Moutet et al., avec les multiples co-bénéfices du développement des mobilités actives. L’étude de Georgin et al., avec la construction participative d’un plan intersectoriel pour l’alimentation et l’activité physique à des fins de santé, en est également un exemple concret. Par conséquent, la promotion de l’activité physique nécessite une mobilisation de tous les acteurs et une prise en compte réelle des besoins de la population, comme le souligne également l’article de Myotte et al. C’est par cette convergence d’efforts que l’on pourra construire une société plus active, en bonne santé, et équitable pour tous.