L’innovation sociale s’appuient largement sur les sciences participatives auxquelles est porté un intérêt croissant depuis une dizaine d’années. Elle présente des liens étroits avec la participation citoyenne laquelle repose sur un certain nombre de principes directeurs identifiables (Bouchard-Bastein et al., 2023). Depuis les années 1990, et surtout depuis les années 2010, les sciences participatives connaissent une évolution rapide avec une forte augmentation du nombre de projets de recherche impliquant des « non-scientifiques-professionnels » (NSP). Le principe n’est pas nouveau bien que la recherche scientifique ait eu tendance à exclure du processus de recherche les personnes non formées au travail scientifique (Latour, 1987) et dont les connaissances et compétences ne sont pas attestées par un diplôme. Irwin en 1995 (Irwin, 1995) préconise le développement d’une science pour et par les citoyens, une science plus démocratique et qui prendrait en compte les connaissances locales et contextuelles. Bonney (1996), envisage, lui aussi, la science citoyenne dans sa dimension didactique à la fois à travers la promotion de la compréhension de la science par le public et la participation à la recherche scientifique. Les sciences participatives sont associées à un certain nombre de bénéfices (Coutellec, 2015) pour les scientifiques, les décideurs et les profanes participants (Haywood, 2013 ; King et al., 2016). Deux grandes catégories de ressortent : des avantages cognitifs et des avantages sociétaux mais elles présentent aussi de nombreux points d’attention. Nous prenons l’exemple de programmes mobilisant les sciences participatives pour mettre à jour la manière dont elles peuvent être opérationnalisées tout en mettant à jour les points critiques qui exige de repenser notre culture et nos modèles collaboratifs pour pouvoir faire une place à de nouvelles formes d’innovations sociales dans nos organisations publiques.