Il a été démontré que la vaccination contre les infections à Papillomavirus Humain (Human Papillomavirus, HPV) était efficace contre les infections à HPV, les lésions (pré-)cancéreuses du col de l'utérus et les condylomes. Néanmoins, la couverture vaccinale de 37,4% en France est l’une des plus faibles en Europe. Afin de comprendre pourquoi la population n’adhère pas à la vaccination comme c’est le cas ailleurs et étant donné que d'autres pays Européens avec de meilleurs taux de couverture organisent des journées de vaccination au sein des établissements scolaires, nous avons réalisé des focus groups avec des parents d'élèves et des professionnels de l'Éducation nationale afin de comprendre cette différence. En effet, il semble y avoir un vide dans la littérature concernant le point de vue des professionnels de l’Éducation nationale sur la question des HPV et aucune étude n’a été conduite depuis que la vaccination a été recommandée pour les garçons en France. Nous espérions ainsi identifier les connaissances et représentations concernant les HPV au sein des deux populations de participant·es ainsi que les leviers et barrières concernant la vaccination anti-HPV. Nous avons conduit des focus groups avec 29 participant·es dont 15 parents de collégiens et 14 professionnels de l'Éducation nationale, menés par deux membres du groupe d’étude PrevHPV, associant psychologue et sociologue. Les focus groups cessaient quand les participant·es n’avaient plus de commentaires et, par conséquent, leur durée dépendait également du nombre de participant·es (entre 50 minutes et 2 heures). Les résultats ont montré des différences de discours entre les participant·es : les parents mentionnent l'importance de la surveillance gynécologique et l'image négative des compagnies pharmaceutiques, tandis que les professionnels de l'EN évoquent les dilemmes éthiques et les défis logistiques concernant la vaccination au sein des établissements scolaires. Les deux groupes perçoivent le médecin généraliste comme la principale source d'information, mais les parents souhaitent également que ce rôle soit rempli par l'institution scolaire. Parmi les leviers à la vaccination, une information récente, l'idée de protection collective et des outils pour les médecins généralistes et infirmières scolaires ont été mentionnés. Concernant les barrières, les participant·es évoquent la confiance en le vaccin, la faible importance de la prévention dans les pratiques de santé et le manque de temps des professionnels de santé. Références : Bernard, E., Saint-Lary, O., Haboubi, L., & Le Breton, J. (2013). Dépistage du cancer du col de l’utérus? : Connaissances et participation des femmes. Santé Publique, 25(3), 255. https://doi.org/10.3917/spub.253.0255 Bruel, S., Cochard, J., Espinouse, S., & Frappé, P. (2020). Revue de la littérature sur les interventions en milieu scolaire concernant la vaccination anti-HPV. Santé Publique, 32(1), 29. https://doi.org/10.3917/spub.201.0029 Fonteneau L, Barret AS, Lévy-Bruhl D. Évolution de la couverture vaccinale du vaccin contre le papillomavirus en France – 2008-2018. Bull Epidémiol Hebd. 2019;(22-23):424-30. (2019). Héquet, D., & Rouzier, R. (2017). Regression of vaccine coverage HPV : A French exception. Gynecologie, Obstetrique, Fertilite & Senologie, 45(7 8), 443 444. https://doi.org/10.1016/j.gofs.2017.06.009 Karafillakis, E., Peretti-Watel, P., Verger, P., Chantler, T., & Larson, H. J. (2022). ‘I trust them because my mum trusts them’ : Exploring the role of trust in HPV vaccination decision-making among adolescent girls and their mothers in France. Vaccine, 40(8), 1090 1097. https://doi.org/10.1016/j.vaccine.2022.01.028 Rey, D., Fressard, L., Cortaredona, S., Bocquier, A., Gautier, A., Peretti-Watel, P., Verger, P., & on behalf of the Baromètre santé 2016 group. (2018). Vaccine hesitancy in the French population in 2016, and its association with vaccine uptake and perceived vaccine risk–benefit balance. Eurosurveillance, 23(17). https://doi.org/10.2807/1560-7917.ES.2018.23.17.17-00816