En tant qu'événement de rupture annonçant un nouveau commencement, la Révolution islamique en Iran a engendré diverses expériences du temps narratif et diégétique. C'est au travers de la li}érature post-révolutionnaire que nous envisageons de les étudier, en fonction des multiples articulations entre présent, passé et futur. En effet, depuis les travaux de Paul Ricoeur autour de la configuration du temps au travers de la narration, la li}érature est perçue comme un haut lieu de la concrétisation de ce}e expérience. En Iran, dans le discours officiel de l'État qui se reflète dans les romans à thèse du camp des écrivains « engagés », ce}e expérience se caractérise notamment par un regard positif et un temps orienté vers l'avenir. Dès lors, un temps linéaire, dont le passé semble complémentent absent, se met en place. Toutefois, d'autres ouvrages traitant de ce}e même Révolution, mais d'un point de vue plus critique, comme La rue des nuages perdus de Kourosh Asadi ou Passepartout de Modares-Sâdeghi, me}ent en avant une représentation à la fois explicite et métaphorique ; dans une pratique d'auto-confession, les personnages, excepté les arrivistes, se trouvent bloqués dans le passé, et le temps devient stagnant et révolu. Ce}e recherche se veut être une première réflexion autour de la question des « Régimes d'historicité » et une tentative pour définir la temporalité dominante dans l'articulation de ces trois temps propres à la société iranienne contemporaine.