The March of 1983. From memory to the history of a collective mobilization
La Marche de 1983. De la mémoire à l’histoire d’une mobilisation collective
Résumé
What remains of the 1983 March? How did it form part of individual and collective memories? More than 30 years after the event, this book examines the memories and social uses of the 1983 March, based on contributions from sociologists, historians, political scientists and activists. Based on the commemorations of the event in 2013, it renews the analysis of this collective mobilization thanks to contributions from the sociology of memory, militancy and the mobilizations of minority groups. Using a sociohistorical approach, he takes a fresh look at the 1983 March, seeking to understand how, why and in what way the event made history. The aim is to grasp the ways in which plural memories of the event are constructed in different social spaces, places and temporalities. In this way, the book examines the continuities, ruptures and divisions that give the Paris demonstration of December 3, 1983 such a prominent place. The March neither began nor ended on that day. The book also revisits the myth that the event was the result of the mobilization of a "spontaneous generation": the "Beurs", the bearers of a "new identity" and "cultural demands". To this end, the book provides a detailed analysis of the evolution of the mobilization, the positions of the various protagonists and the local reception of the event. It helps to qualify the unanimity with which the 1983 March was credited. Likewise, it provides an account of the obstacles encountered and the limits of the political autonomy of the mobilization and, ultimately, of its promise and scope. Finally, the book also serves as a guide for future research, taking stock of the historiography and sources available to researchers.
Que reste-t-il de la Marche de 1983 ? Comment s’est-elle inscrite dans les mémoires individuelles et dans la mémoire collective ? Plus de 30 ans après l’évènement, cet ouvrage interroge les mémoires et les usages sociaux de la Marche de 1983, à partir des contributions de sociologues, d’historiens, de politistes et de militants. En prenant appui sur les commémorations de l’évènement en 2013, il renouvelle l’analyse de cette mobilisation collective grâce aux apports de la sociologie de la mémoire, du militantisme et des mobilisations des groupes minoritaires. Dans une démarche sociohistorique, il étudie à nouveaux frais la Marche de 1983 en cherchant à comprendre comment, pourquoi et en quoi cet évènement a fait date. Il s’agit de saisir les modalités de construction de mémoires plurielles de l’évènement inscrites dans différents espaces sociaux, lieux et temporalités. Ainsi, l’ouvrage interroge-t-il les continuités, les ruptures et les découpages qui confèrent à la manifestation parisienne du 3 décembre 1983 une place prépondérante. La Marche n’a en effet ni commencé ni ne s’est terminée, ce jour. Ce livre revient de même sur le mythe qui voudrait que l’évènement soit le fait de la mobilisation d’une « génération spontanée » : les « Beurs », qui seraient porteurs d’une « nouvelle identité » et « des revendications culturelles ». À cette fin, l’ouvrage analyse finement l’évolution de la mobilisation, les positions de ces différents protagonistes ainsi que la réception locale de l’évènement. Il contribue à nuancer l’unanimisme dont la Marche de 1983 a été créditée. De même, il rend compte des freins rencontrés comme des limites de l’autonomie politique de la mobilisation et, in fine, de ses promesses et de sa portée. Enfin, cet ouvrage constitue également un guide pour des enquêtes futures en faisant le point sur l’historiographie et les sources à disposition des chercheurs.