Objectifs Internet est devenu un outil essentiel dans la vie de millions d’utilisateurs, notamment en France. Cependant encore peu d’études ont été réalisées au sein de cette population, par conséquent peu d’outils d’évaluation ont été validés. La Generalized Problematic Internet Use Scale-2 (GPIUS-2) est un questionnaire court d’autoévaluation de l’addiction à Internet, basée sur un modèle cognitivo-comportemental. Utilisée et validée dans plusieurs pays à travers le monde, aucune version française n’a jusque-là été proposée et étudiée. Notre objectif principal était d’évaluer les propriétés psychométriques de la version française de la GPIUS-2 dans un échantillon d’étudiants ainsi que d’estimer la pertinence du modèle d’utilisation problématique d’Internet. Méthodes Un échantillon de 563 étudiants universitaires âgés de 18 à 35 ans (M = 20,8 ; ET = 2,7) a été recruté via Internet. Il a complété plusieurs questionnaires en ligne comprenant la GPIUS-2, une autre échelle évaluant l’addiction à Internet : l’Internet Addiction Test (IAT), et la Center for Epidemiologic Study-Depression scale (CES-D). Résultats Les analyses factorielles confirmatoires ont révélé un ajustement global faible mais acceptable pour le modèle original à cinq facteurs (χ2/df [530,25/80] = 6,6, p < 0,001 ; RMSEA = 0,09, SRMR = 0,076 ; CFI = 0,88 ; GFI = 0,88 ; AGFI = 0,83 and NFI 0,87) ainsi que pour le modèle original à quatre facteurs (χ2/df [694,38/84] = 8,2, RMSEA = 0,12, p close to fit < 0,001 ; SRMR = 0,063 ; CFI = 0,85 ; GFI = 0,85 ; AGFI = 0,79, and NFI = 0,83). La modélisation en équations structurelles a montré un ajustement faible du modèle à quatre facteurs aux données (χ2/df [12,43/2] = 6,2, p < 0,5 ; RMSEA = 0,096, SRMR = 0,037 ; CFI = 0,98, GFI = 0,99, AGFI = 0,95), ce qui suggère une validité de construit insuffisante pour ce modèle. La consistance interne de l’échelle et de ses sous échelles était également bonne (α ≥ 0,73. La bonne validité convergente a été observée au travers des analyses de corrélation, qui démontraient des relations significatives entre la GPIUS-2, ses facteurs, l’IAT, le temps passé en ligne et la CES-D. Conclusions Les qualités psychométriques de la version française de la GPIUS-2 étaient insuffisantes bien que meilleures pour la version à quatre facteurs. Cette recherche souligne ainsi les propriétés psychométriques insuffisantes de la version française, en adéquation avec les résultats d’études précédentes. Malgré tout la GPIUS-2 semble être un outil multidimensionnel simple et utile pour évaluer l’utilisation problématique de l’Internet, et plus généralement un outil prometteur pour les recherches futures et les applications cliniques, compte tenu de sa base théorique solide et ce, malgré les résultats de la présente étude.