Jean Ballard, ainsi que le décrit Alain Paire, était un travailleur intellectuel infatigable, sachant « rallier à sa cause des tempéraments forts divers ». Sa revue, les Cahiers du Sud, était avant tout un creuset, « un lieu d’amitiés » et un grand « tissu relationnel ». Ribeiro Couto, poète brésilien, devint l'un des maillons de cette chaîne de relations intellectuelles et amicales tissée par Jean Ballard. Ribeiro Couto arrive à Marseille en août 1928 pour travailler comme auxiliaire surnuméraire au Consulat du Brésil. C'est en février 1929 qu'il visite le fameux grenier où se trouvait le bureau de la revue marseillaise. Un simple mot de remerciement, daté du 21 février 1929, marque le début d'une longue et fidèle correspondance qui perdurera jusqu'en 1961. Ces échanges épistolaires sont aujourd'hui conservés aux archives des Cahiers du Sud de la Bibliothèque de l’Alcazar. Cette correspondance revêt un intérêt particulier, révélant l'effort remarquable déployé par l'écrivain brésilien pour diffuser la culture provençale au Brésil. Non seulement il fait rayonner la revue marseillaise, mais il devient également un véritable passeur en publiant, par exemple, des articles dans les journaux brésiliens sur des figures telles que Marcel Pagnol (dont il fait connaissance grâce à Ballard), tout en rédigeant des chroniques évoquant Marseille. Son engagement culmine avec un récit de voyage, où la Provence, contrairement aux récits habituels des voyageurs brésiliens qui se focalisaient sur Paris, occupe une place d’honneur. Cette amitié et correspondance entre Ballard et Couto ont permis de créer des ponts entre deux mondes littéraires et intellectuels. En effet, Ballard, influencé par son ami brésilien, publia des auteurs brésiliens. Mais surtout, ces échanges ont permis de diffuser quelques images de la Provence au Brésil. Notre objectif est de présenter et d'analyser ces documents afin de mieux comprendre cette collaboration pour la diffusion culturelle de la Provence au Brésil.