Par une analyse quanti-quali systématique de la locution conjonctive en tant que dans un corpus de témoignages post-attentats, nous nous proposons d’explorer comment hommes et femmes s’inscrivent dans des communautés d’appartenance distinctes. Si certaines mentions sont également partagées, notamment l’appartenance religieuse, territoriale ou professionnelle, d’autres appartenances diffèrent selon le genre du locuteur. L’exercice du témoignage donne aux individus la possibilité de construire leur place dans l’événement, en lui assignant des représentations affectives intentionnelles, lieu d’élaboration d’identités imbriquées dont l’exploration est féconde. Nous montrerons ainsi que le caractère genré de la narration événementielle d’attentats illustre comment les situations de crise confortent les représentations traditionnelles des rôles.