Des Tic aux réseaux numériques, les transformations de l’usage.
Résumé
L’objectif de cette conférence sera d’abord (introduction) dans une perspective chronologique de replacer la notion d’usages et d’usager dans son contexte historique premier, celui d’action publique afin de montrer à quel point l’action citoyenne en était absente. Cela conduira ensuite à apporter des éléments de réponse pour comprendre deux glissements majeurs :
1/ la dissociation des usages et des technologies de l’information et de la communication auxquelles ils se rapportent afin de répondre à la question de l’AAC (est-il toujours judicieux de penser des phénomènes qui impliquent des TIC à partir des enquêtes empiriques d’usages) ; la dématérialisation des plateformes et des applications d’une part et la polyvalence des terminaux utilisés d’autre part conduisent à se demander de quoi il est fait usage exactement. Les deux questions sont à la fois importantes et d’actualité ;
2/ l’hypothèse est sensée que l’usage ne peut plus être cerné, décrit et compris à partir de la machine ou de l’équipement qui le permet mais dans un registre différent, évinçant en grande partie la technique, la maîtrise et le financement qu’elle demande. Ce registre serait celui des réseaux sociaux, proches des médias de masse par leur force de diffusion et la place occupée dans l’espace public, qui néglige l’usage au profit de la pratique. Si le premier est toujours lié à la technologie et reste stable, la pratique change, évolue rapidement car elle donne un pouvoir ou des pouvoirs à l’individu qui peut devenir citoyen, au quotidien, en connexion, de façon dématérialisée, mais dans l’action.
Ces deux glissements obligent à repenser l’action citoyenne au travers des outils (applications, réseaux sociaux, plateformes, sites web, etc.) qui favorisent la participation et la diffusion de la participation (troisième partie), en la considérant comme une nouvelle forme sociale (Jouet, 1989), comme une citoyenneté simulée (Vitalis, Proulx, Mattelart, 1999) résultant d’un usage de technologies qui se disent citoyennes, les civic tech (Foth, Marcus & Brynskov, Martin, 2016).