L'avènement des plateformes participatives en ligne et l'expansion des dispositifs de participation citoyenne semblent, à première vue, offrir un soutien à la démocratie moderne qui en deviendrait plus participative, voire directe. Leurs promesses et leurs prouesses laissent à penser que la démocratie reposerait sur un déploiement de la posture citoyenne qui trouverait là les outils de son expansion, de son engagement, voire de sa participation. Cependant, derrière cette façade d'ouverture et de transparence, des interrogations émergent quant à la véritable nature et aux implications de cette transformation. En effet, elle amalgame, les principes et règles d’une démocratie représentative, les volontés politiques et les actions conduites par le gouvernement et l’évolution, toute personnelle, de la posture citoyenne. Cet amalgame est dû en partie aussi au développement de nouvelles technologies et de nouveaux modes de gouvernance et il conduit à se demander quels sont et où sont les points de convergence des intérêts divers. En fait, la participation citoyenne, catalysée par les technologies numériques, s'inscrit-elle véritablement dans une dynamique démocratique authentique, ou n’assistons-nous qu’à une illusion de pouvoir pour les masses ? La volonté politique derrière ces plateformes semble souvent dicter les contours d’une participation qui reste floue, soulevant des préoccupations quant à la manipulation et à la superficialité de l'engagement citoyen sollicité (Manin, 2006). C’est pourquoi ce chapitre explore de façon critique la relation entre la participation citoyenne et les plateformes participatives et plonge dans les nuances de cette évolution, questionnant cette dynamique : reflète-t-elle un véritable chemin vers la démocratisation, d’électronique à participative, ou simplement une adaptation tactique aux défis contemporains (Ségur, Périé-Frey, 2016) ?