La Commission européenne vise la réduction de 30% des déchets alimentaires des commerces, restaurants et ménages d’ici 2030. En France, ces déchets proviennent pour 46% des ménages. Il nous faut donc comprendre en priorité le comportement des ménages relatif au gaspillage alimentaire pour proposer des mesures efficaces de réduction. Dans les foyers, ce gaspillage provient majoritairement d’aliments abîmés ou moisis. Or, il n’existe pas de recommandations spécifiques sur la conduite à tenir face à un aliment moisi. Il appartient aux consommateurs de réaliser par eux-mêmes des arbitrages entre éviter le gaspillage alimentaire et le risque sanitaire inhérent. Comprendre cet arbitrage passe par appréhender les comportements et perceptions des individus face à un produit alimentaire moisi. Dans cet objectif, une étude qualitative est menée. L’analyse révèle une diversité de pratiques basée sur les sens, qui s’expliquent par l’absence de connaissances et de références partagées. Ces résultats vont dans le sens des stratégies d’adaptation visant à limiter la perturbation de l’ordre alimentaire et fournissent une base de réflexion aux pouvoirs publics pour concevoir des actions en faveur de la réduction du gaspillage alimentaire.