Les virus de plantes infectent de très nombreuses cultures à travers le monde et nécessitent quasiment tous l’intervention d’un vecteur pour assurer leur passage d’un hôte à un autre, et leur maintien dans l’environnement. Cette étape de transmission est assurée la plupart du temps par des insectes avec des pièces buccales de type « piqueur-suceur » qui se nourrissent de la sève des végétaux. Les virus de plante transmis par vecteur peuvent être classés en deux catégories, les virus non circulants retenus sur des récepteurs au niveau de la cuticule des pièces buccales, et les virus circulants qui sont internalisés dans le corps de l'insecte. Les mécanismes moléculaires sous-jacents ont fait l'objet d'études approfondies depuis plus d'un siècle, mais il reste de nombreuses inconnues, par exemple côté vecteur où les récepteurs ne commencent à être découverts et caractérisés que depuis quelques d'années. En m'appuyant sur des travaux récents dans le domaine, j'illustrerais les mécanismes de transmission des virus de plante par insecte vecteur depuis les interactions moléculaires jusqu'aux interactions complexes virus-vecteur-plante qui modulent le succès de la transmission vectorielle.