L’histoire du scripteur urbain, ancêtre du secrétaire de mairie et du directeur général des services des collectivités territoriales, débute au Moyen Âge. Le scriptorat urbain, qui naît au XIe siècle en Italie du Nord de la rencontre du notariat public, profession libérale, et des premières communes, alors en cours de formation, répond à un besoin pratique des villes. En France, la seconde moitié du XIIe siècle voit apparaître les premières mentions de rédacteurs dans les privilèges urbains. Une première distinction s’opère alors entre les villes de cléricat urbain et les villes où œuvrent des notaires publics. Dans les premières, les scripteurs sont des agents directement rattachés aux institutions urbaines alors que dans les secondes, si certains notaires publics sont recrutés par les cités comme notaires urbains, d’autres continuent d’officier de manière libérale pour les villes. En dépit de cette différence, au XIIIe siècle, les scripteurs deviennent les premiers auxiliaires des dirigeants urbains ; leurs compétences font d’eux des officiers habiles dans tous les domaines : administratif, archivistique, diplomatique, électif, financier, gracieux ou judiciaire. C’est parce que les villes ont conscience de la nécessité de se doter d’agents de confiance qu’elles leur bâtissent un régime juridique en partie original. Aux côtés de ces derniers gravite une multitude d’hommes qui vivent de leur plume grâce aux besoins des villes en écriture : outre les notaires publics et les clercs et écrivains publics, la ville emploie au sein des institutions des clercs et scribes subalternes. Au XIVe siècle, leur prestige commence à décliner, les scripteurs urbains sont moins aux côtés des dirigeants qu’en position de subordination par rapport à des officiers spécialisés. Finalement, au XVe siècle, ils n’assurent plus, la plupart du temps, que leur mission première : la rédaction des actes.