Ce chapitre examine une approche transformatrice des projets d'hydraulique pastorale (HP) au Tchad entre le milieu des années 1990 et le milieu des années 2010, visant à soutenir la mobilité pastorale plutôt qu'à promouvoir la sédentarisation. Historiquement, les initiatives d'HP au Tchad et dans la région du Sahel étaient conçues pour contrôler les populations nomades et intensifier la production agricole, ce qui entraînait souvent des perturbations écologiques et économiques. Des projets innovants au Tchad tels que Almy Bahaïm, le Projet d'Hydraulique Pastorale au Kanem (PKPK) et Almy Al Afia se sont concentrés sur l'approvisionnement en eau le long des routes de transhumance pour faciliter la mobilité des troupeaux en intégrant des composantes socio-politiques nécessaires à l'accès aux ouvrages. Leur approche systémique a intégré la fourniture de l'eau dans le fonctionnement des écosystèmes pastoraux, en tenant compte des modes pastoraux d'utilisation de ressources variables et de gestion du bétail. L'expérience tchadienne démontre la nécessité de politiques soutenant la mobilité pastorale pour promouvoir une gestion durable des ressources dans les environnements arides. Malgré ces avancées, l'application plus large de ces principes reste limitée, ce qui suggère un besoin de plaidoyer et de recherche continus pour transformer les politiques de développement pastoral à l'échelle mondiale. Le chapitre souligne le potentiel d'intégrer les interventions de développement dans une compréhension systémique des réalités écologiques et socio-économiques, offrant des perspectives sur la résilience face au changement climatique et à la mondialisation.