« Raconter la littérature en Suisse italienne »
Résumé
Rethinking the history of literature implies considering this field of studies as a source of narrations (Wellek, Ceserani) and ideological discourses (Asor Rosa) on literature in general and, more precisely, on national literatures. It is from this perspective, that this paper aims to analyze the specific case of Swiss Italian literature and of the very few (and nowadays out-of-date) works narrating the history of this literary region, mainly those of Guido Calgari and Giovanni Orelli. The purpose of this analysis, that considers textual and paratextual elements of their works, is to underline the fundamental ambiguity of both their discourses and their readings of the relation between Swiss Italian literature and Italian literature. If on the one hand, their works —that are still a reference tool for those who want to discover this little-known universe— aspire to enhance the value and notoriety of this “minor” literature, on the other hand, by reinstating its dependence from, or belonging to, Italian literature, they inevitably end up marginalizing this unique literature whose history demands, and deserves, to be rethought and recounted differently.
Repenser l’histoire littéraire implique de considérer ce domaine d’étude en tant que source de narrations (Wellek, Ceserani) et de discours idéologiques (Asor Rosa) sur la littérature en général et, plus particulièrement, sur les littératures nationales. À partir de cette perspective, cet article sr focalise sur le cas spécifique de la littérature en Suisse italienne et sur les très peu nombreux (et aujourd’hui datés) travaux racontant l’histoire de cette région littéraire et notamment sur ceux de Guido Calgari e Giovanni Orelli. Le propos de cette analyse, prenant en compte les éléments textuels et paratextuels de leurs travaux dans ce domaine, est de souligner l’ambiguïté foncière de leurs discours et de leurs lectures de la relation entre la littérature en Suisse italienne et la littérature italienne. Si d’une part leurs travaux (qui restent encore des références incontournables pour ceux qui souhaitent découvrir cet univers peu connu) aspirent à valoriser et à faire connaître cette littérature « mineure », de l’autre part, en réaffirmant sa dépendance de et son appartenance à la littérature italienne, ils finissent inévitablement par marginaliser eux aussi cette littérature unique dont l’histoire demande, et mérite, d’être repensée et racontée différemment.