Le roman francophone postcolonial n'échappe pas à l'invasion de l'univers féminin, comme il se voit dans Celles qui attendent de Fatou Diome et dans Coeur du Sahel de Djaïli Amadou Amal. Son tissu narratif est le lieu d'ancrage de la transgression et des revendications des droits de la femme longtemps maintenus dans l'ombre par l'hégémonie patriarcale. Face à la dichotomie tradition et modernité, ces deux auteures manifestent, d'une manière ou d'une autre, leur volonté de se soustraire des contraintes culturelles qui ont obstrué pendant longtemps leur épanouissement. La présente réflexion se propose de faire une lecture de ces oeuvres romanesques, en se servant des outils de la critique féministe postcoloniale, qui estime que la femme a subi une double subalternisation et, par conséquent, toutes ses réalisations doivent être explorées et valorisées, sortir de l'anonymat. Elle est adossée aux outils d'analyse tels que les Gender Studies et le comparatisme qui vont permettre de repérer, d'analyser et d'interpréter les enjeux liés à la féminisation de l'écriture dans l'espace francophone.