L’après confinement : se réapproprier son corps et sa psyché dans le temps et l’espace
Résumé
Voilà maintenant presque deux ans qu’une pandémie mondiale - la Covid-19 - est apparue, perturbant la vie publique, économique mais aussi privée, et entraînant avec elle des conséquences médico-psychologiques et sociales majeures. Cliniciens et chercheurs ont alors été massivement sollicités en vue de comprendre, soigner et apaiser les conséquences de cette crise sanitaire. Lors d’une première étude exploratoire, nous avons nous-même tenté d’interroger les conséquences de la pandémie COVID-19 et du confinement sur les relations affectives et sexuelles des étudiants. Plusieurs constats ont émergé de cette première recherche. Tout d’abord, il semblerait que le confinement n’a pas été uniquement une période désorganisatrice pour les deux étudiants interrogés. Au contraire, cette situation inédite semble avoir eu des effets potentiellement réorganisateurs, et pas seulement au niveau de leurs relations affectives et sexuelles. D’une manière générale, elle a permis une réappropriation de leur histoire par la mise en sens des éprouvés de leur vécu mais aussi une remobilisation des processus adolescents. Nous avons alors souhaité inscrire notre communication actuelle dans la continuité de ces premiers résultats obtenus ; en nous centrant cette fois-ci, non plus sur l’immédiateté des conséquences du confinement chez les étudiants, mais sur leurs vécus psychique et corporel, dans l’après-coup de ces périodes de confinement. Dans cette perspective, et à partir d’une vignette clinique, cette contribution se donne pour objectif d’interroger les incidences du corps confiné sur les rapports espace/temps, au regard du vécu du confinement/déconfinement et des modalités du fonctionnement psychique des étudiants. Pour ce faire, nous tenterons d’appréhender les éventuels réaménagements psychiques de ce triptyque corps/espace/temps, selon une rétrospective avant, pendant et après confinement. Ainsi, notre communication se propose de questionner si cela a conduit - ou non - à de la réappropriation psychique et corporelle, dans le temps et l’espace.