Le centre culturel de Goutelas, dans le Forez, est né de la restauration d’un château Rrenaissance à partir de 1961par une équipe de bénévoles. Il a été labellisé Centre culturel de rencontres en 2015 en tant « « qu’espace de recherche et d’expérimentation de l’éducation populaire » avec trois axes d’action : l’humanisme, le droit et la création. A partir de documents internes et de témoignages recueillis pour l’occasion, cet article montre comment les bénévoles, principalement ceux engagés dans le conseil d’administration, ont cherché à rester fidèles aux principes– aux utopies - posés par l’avocat Paul Bouchet, son fondateur du projet. Pourtant, la société a profondément changé : l’agriculture, toujours présente dans les représentions du territoire n’a plus la même influence, le développement local doit trouver sa place dans les politiques publiques, l’éducation populaire tend à se confondre avec les droits culturels. Les formes du bénévolat ont évolué : aux trois groupes de bénévoles – « intellectuels », « paysans » et « ouvriers »- qui s’étaient constitués pour restaurer la bâtisse ont succédé au conseil d’administration des personnes aux profils moins tranchés mais réunies par le partage d’une même philosophie de l’action : il ne suffit pas d’avoir des idées, il faut les accoucher ensemble et qu’elles s’incarnent dans le réel. Après une évocation de l’histoire qui permet de poser les principes de l’action, sont présentés trois exemples récents dans lesquels les bénévoles ont joué un rôle essentiel.