« La forme des villes ». Géodiversité et patrimoine géomorphologique en milieu urbain. Études dans des villes européennes et nord-américaines - Archive ouverte HAL
Communication Dans Un Congrès Année : 2014

« La forme des villes ». Géodiversité et patrimoine géomorphologique en milieu urbain. Études dans des villes européennes et nord-américaines

Résumé

Dans le contexte urbain, l’homme est un processus physique qui métamorphose un espace « naturel » (le site urbain) en un paysage urbain anthropogène. Du point de vue de la géomorphologie urbaine, les composantes géologique et géomorphologique confèrent à la ville sa forme initiale à laquelle les sociétés doivent s’adapter (Coates, 1976 ; Cooke, 1976). L’intérêt des géomorphologues se porte ainsi essentiellement sur les processus (passés et présents) qui affectent les populations urbaines. Pour les paysagistes, c’est l’usage même du mot « géographie » qui renvoie à « l’étude de la surface de la terre, à la dynamique historique des formes naturelles et culturelles composant cette surface. Les sols, les modelés géographiques, les formes planimétriques sont étudiés dans leur interaction avec les projets de sociétés qui les ont produits et/ou modifiés » (Chomarat-Ruiz, 2010). Ainsi, qu’il s’agisse des études des géologues ou géomorphologues, ou de la formalisation du projet de paysage (Davodeau, 2008), les reliefs tiennent une place centrale dans la construction historique et contemporaine de l’espace urbain. Rectifiés, terrassés, aplanis, contournés, ces reliefs sont aujourd’hui les supports de nouvelles perceptions associées à la ville « naturelle », verte et minérale. Des topographies originales, parfois disparues, sont redessinées (rémanence des vallées urbaines comblées dans les projets de renouveau des centres villes) : ces reliefs-mémoires dont la présence physique n’est plus visible mais dont certaines traces subsistent sur le terrain demeurent dans les mémoires locales et dans la toponymie urbaine. Les monts urbains offrent des belvédères recherchés (Montmartre à Paris), par les habitants et les visiteurs. Ils ont marqués, par la complexité des modalités d’aménagement, la configuration urbaine (San Francisco, Lipsky, 1999) et ils sont aujourd’hui drapés d’une biodiversité reconnue (mont Royal à Montréal). Enfin, les reliefs d’origine anthropique, industriels (terrils et carrières) ou d’agrément (parcs et jardins) sont aussi vecteurs des nouvelles approches associées à la diversité biologique et à la visibilité d’affleurements minéraux, propre à la création d’espace paysagés (de Central Park à New-York aux ardoisières de Trélazé, dans le Maine-et-Loire). Quelle que soit leur nature, les reliefs configurent le site urbain, participent à la création de la ville et constituent des héritages dont certains acquièrent le statut patrimonial. Cette communication propose ainsi de saisir cette nouvelle dimension à partir d’études de cas dans les villes occidentales, en Europe et en Amérique du Nord. Nous verrons que cette nature abiotique traduit des dualités (nature/culture ; visible/mémoriel ; réel/imaginaire ; vécu/représenté ; permanence/mobilité) qui lui confèrent une dimension patrimoniale encore peu connue et qui marque, pourtant, la « forme des villes ».
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Dates et versions

hal-04683988 , version 1 (02-09-2024)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04683988 , version 1

Citer

Claire Portal. « La forme des villes ». Géodiversité et patrimoine géomorphologique en milieu urbain. Études dans des villes européennes et nord-américaines. Commission Patrimoine Géomorphologique, Comité National Français de Géographie (CNFG), Dec 2014, Paris, France. ⟨hal-04683988⟩
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