Dans le cadre d’un projet de recherche interdisciplinaire portant sur le trail-running, nous étudions principalement les caractérisations sociogéographiques des pratiquants et leurs pratiques de l’espace. Ce faisant, l’objectif est de comprendre les territorialités et mobilités sportives multiscalaires des trail-runners, notamment dans trois configurations spatiales différentes (littorale, urbaine et montagnarde). Plus qu’un cadre « naturel », nous formulons l’hypothèse principale selon laquelle le milieu d’activité peut être perçu comme un intermédiaire qui détermine les relations entre le pratiquant et son espace de pratique en qualité de « paysages expériences ». Les territorialités étant à la fois objectivement organisées et culturellement inventées, nous expérimentons les récits spatiaux et spatiogrammes comme outils d’enquêtes appliqués à ce terrain sportif. Dans un premier temps, cette communication propose un retour d’expérience sur les intérêts et limites de cette méthodologie en matière de production scientifique. Nous nous interrogerons sur la nature même des connaissances ainsi produites dans un contexte où la cartographie semble faciliter le retour réflexif des enquêté·es. Dans un second temps, nous présenterons les premiers résultats saillants de l’étude, notamment en matière de perspective interprétatives en sus des données qualitatives traditionnellement récoltées lors d’entretiens. Il s’agit donc de s’interroger sur la plus-value d’une telle approche dans l’étude des immersions et /ou contemplations récréa-sportives.