Cet article étudie un aspect peu connu de l’eugénisme en Italie, à savoir les débats sur l’éducation sexuelle et la contraception qui circulent au sein du mouvement néomalthusien, qui voit le jour suite au congrès de 1910 de "La Voce" et s’exprime dans la revue" L’Educazione sessuale. Rivista di neomathusianismo e di eugenica" (1913-1915). Le néomalthusianisme, dont l’objectif est d’œuvrer en vue de l’instance eugéniste en prônant l’amélioration de l’espèce par l’hygiénisme, l’éducation sexuelle et la procréation contrôlée, rencontre toutefois plusieurs types de résistance dans le contexte de la péninsule, où contrairement à d’autres pays européens (France, Angleterre, Allemagne), la participation féminine et féministe est quasiment inexistante. La convergence entre mouvement féminin et eugéniste en Italie s’opère sur le terrain de la protection de la maternité et de l’enfance ; sur la base donc d’un eugénisme de la « quantité » et de l’assistance, et non d’un eugénisme de la « qualité » par la sélection.