Cet article se donne pour objectif de montrer en quoi la clinique psychanalytique trouve à s’enrichir d’une lecture psycho-criminologique pour l’étude des trajectoires des sujets passant par l’acte idéologique, afin d’en restituer la complexité et la multidimensionnalité. À partir de l’entretien clinique de Lenny, rencontré dans le cadre d’une recherche, nous tenterons, en utilisant une double lecture clinique et psycho-criminologique, d’analyser ce que vient signifier l’engagement idéologique radical de l’économie subjective d’un auteur de violences radicales et en quoi, les modalités d’émergence et le mode opératoire des violences radicales témoignent des recherches de solution du sujet. Le cas de Lenny nous permet, d’une part, de relever en quoi les affects d’humiliations et de haine apparaissent comme des leviers des dynamiques violentes radicales, et, d’autre part, de comprendre l’articulation du mode d’engagement radical et du mode opératoire du passage à l’acte idéologique. Nous discutons en quoi les enjeux cliniques et psychocriminologiques, tout comme la dynamique de l’adhésion idéologique et ses mises en acte violentes se découvrent au croisement d’une triple tension articulant les rapports entre la réalité interne et la réalité externe. Afin de restituer la dynamique et la complexité d’un tel objet d’étude nous discutons la nécessité de penser de nouveaux dispositifs cliniques et de recherche soutenus par une approche complémentariste et interdisciplinaire.