À la confluence des aires portuaires de Bordeaux, Rochefort et La Rochelle, la Haute Saintonge estuarienne est au XVIIIe siècle, une région étroitement liée à l’Océan et aux Outre-Mer de la Couronne de France. Le commerce des vins et des eaux-de-vie de Haute Saintonge associe le vignoble aux ports du littoral de la « poussière de Saintonge » (Thierry Sauzeau) depuis le Moyen Âge. Les marins de Charente Maritime ont embarqué dès le XVIe siècle sur les premiers équipages morutiers naviguant vers les bancs de Terre Neuve. La Charente Maritime a été par ailleurs le premier berceau de migrations et de peuplement de la Nouvelle-France. Gens de mer et migrants circulent entre les deux rives de l’Atlantique pour exercer le métier de la mer sur un navire marchand ou un vaisseau de Sa Majesté ou tenter l’aventure dans les colonies caraïbes après la perte du Canada français en 1763. Matelots, novices, mousses, soldats, menuisiers, charpentiers, boulangers, tonneliers, la galerie des biographies individuelles laissent entrevoir combien la Haute Saintonge reste au cœur des dynamiques du monde atlantique de l’après-guerre de Sept Ans. À partir de cartes et d’archives variées, celles des amirautés de Bordeaux et La Rochelle, celles du port-arsenal de Rochefort, celles des paroisses de la colonie de Saint-Domingue, on peut dresser le portrait de l’intégration de la Haute Saintonge dans les mondes atlantiques maritimes et ultra-marins des XVIIe et XVIIIe siècle.