À travers cette communication, nous proposons de revenir sur ce qu’implique l’occidentalisation de la figure du cannibale. Nous partons du point théorique, ethnographique, et anthropologique, qui témoigne de la construction symbolique du « cannibale » et de l’imaginaire d’un(des) Sud(s). Nous ramenons la figure d’un « cannibale occidental » à celle du zombie en analysant les enjeux expérientielles de la représentation de l’acte anthropophage dans Night of the Living Dead (dir. George Romero, 1968) et Dawn of the Dead (dir. George Romero, 1978). Cette expérience est reliée à l’hypothèse d’une épreuve sensible du cannibalisme comme composante révolutionnaire anti-moderne. Cette hypothèse renvoie au principe cinématographique de l’horreur moderne dans la construction d’un choc cognitif par la description détaillée des sévices corporels. Dans cette optique, nous nous intéressons à la figuration des corps des morts-vivants et des victimes, menant notre réflexion sur la représentation de l’acte d’alimentation et d’ingestion des corps. À travers cette réflexion, nous questionnons l’enjeu horrifique du zombie comme « cannibale occidental » afin de comprendre en quoi la mise en scène d’un acte cannibale peut revêtir une nature révolutionnaire.