Érigés comme modèles d’aménagement depuis l’apparition du TGV, les doublets de gares posent de nouveaux défis d’intégration de la gare nouvelle à l’espace urbain et de segmentation de l’offre ferroviaire. La métropole de Montpellier, comme plusieurs autres agglomérations en France, a été équipée d’une gare TGV exurbanisée (Montpellier Sud-de-France) en complément de la gare centrale historique (Saint-Roch). Les quartiers des deux gares de Montpellier connaissent des trajectoires d’aménagement différentes, ce qui rend pertinente une approche comparative. Le quartier de la gare historique Saint-Roch est le support de dynamiques de renouvellement urbain bien identifiées (recul de l’activité ferroviaire de marchandises, désindustrialisation du quartier, construction de nouveaux bâtiments sur les friches) tandis qu’à Sudde-France un nouveau quartier reste à inventer. Visant à accompagner Montpellier « vers la mer », il est source de controverses et a fait l’objet d’une programmation urbaine instable ces dernières années. L’accessibilité des deux gares aux transports collectifs urbains révèle de fortes disparités en termes d’aménagement et de dynamique urbaine. Cet article vise à porter un regard croisé urbanisme-transport sur les projets d’aménagement de ces deux quartiers. Il s’attache à expliquer leur genèse et à dégager les enjeux et défis auxquels les aménageurs sont confrontés aux différentes échelles spatiales de l’action publique.