L'impensé social des pratiques de délocalisation préventive. Ce que les cas de Blois et Ault apportent aux débats sur l'adaptation au changement climatique
Résumé
The aim of this article is to shed light on the planning challenges posed by the relocation of goods and people in the face of climate change, based on a study of two pilot projects implemented in the Bouillie spillway (Blois), which is at risk of flooding, and in Ault, a commune threatened by coastal erosion. Based on qualitative work (interviews and archival analysis), the approach focuses on the relationship between the local population and the planning measures taken to involve them. It highlights the shortcomings of institutional practices in integrating the social dimension of operations that have such a radical impact on living spaces, while neglecting the intangible losses they can cause.
Cet article vise à éclairer les défis en aménagement des délocalisations des biens et des personnes face au changement climatique, à partir de l’étude de deux projets pilotes mis en œuvre dans le déversoir de la Bouillie (Blois), exposé au risque d’inondation, et à Ault, commune exposée à l’érosion du trait de côte. Fondée sur un travail qualitatif (entretiens et analyse d’archives), l’approche se centre sur la relation entre les habitants et les dispositifs d’aménagement mis en place pour les impliquer. Il montre les lacunes des pratiques institutionnelles pour intégrer la dimension sociale d’opérations aussi bouleversantes pour les territoires de vie, négligeant les pertes immatérielles qu’elles peuvent induire.