La présente communication propose un état des lieux des sources mises au jour sur un point aveugle du travail d’histoire naturelle mené par Jean-Joseph-Jacques Holandre (1778-1857). Il s’agit de ses récoltes naturalistes dans les Provinces illyriennes et ses régions adjacentes, qu’il parcoure sous le Premier Empire entre 1806 et 1814. Ce travail interroge les usages qui ont été faits de ces collectes, par Holandre lui-même mais également par ses pairs. Les sources rassemblées, qu’elles relèvent de la correspondance savante ou du spécimen, seront interrogées en tant que témoignages sur les pratiques d’un naturaliste de terrain cherchant à décrire les paysages slovènes avec des outils botaniques. Nous verrons en deuxième lieu en quoi la récolte de spécimens végétaux permet au « conservateur des forêts des mines d’Idria » de s’insérer dans une fabrique des savoirs botaniques francophones du premier XIX e siècle. Nous interrogerons, enfin, la place accordée aux activités botaniques de Holandre dans les Provinces illyriennes au sein des discours célébrant le savant et assurant, dès les années 1840, sa mise en mémoire.