Le village de Doue est situé à 8 km au nord-est de Coulommiers et à environ 23 km au sud-est de Meaux. En 2023, des travaux de renouvellement de canalisation d’eau potable et de reprise de branchements se sont déroulés sur l’ensemble du territoire de la commune. Dans ce cadre, une tranchée d’environ 200 m de long, permettant l’enfouissement d’une canalisation et son raccordement avec le château d’eau devait être réalisée sur la butte témoin dite Butte de Doue. Cette butte, culminant à 180 m, et composée d’une assise constituée de sable (Sables de Fontainebleau, Stampien supérieur), couronnée du Calcaire de Beauce ou d’Étampes (Oligocène). Située sur le versant sud de la butte, la tranchée d’enfouissement de la canalisation est située à 20 m de distance de l’église Saint-Martin classée monument historique. L’opération de diagnostic archéologique a permis de suivre le tracé de la tranchée de canalisation sur 130 m de long et d’ouvrir des élargissements autour des vestiges structurés, sur une superficie de 269 m2. Plusieurs fosses comblées ont été mises au jour. Elles semblent liées à des extractions ponctuelles de matériaux (sable et calcaire), dont la datation ne peut être précisément déterminée. Une fosse d’une profondeur de 3,5 m (FS1028) qui semble avoir été comblée entre la fin du XIIIe s. et la première moitié du XIVe s., pourrait être liée à la récupération, voire à la calcination de la pierre calcaire. La chronologie proposée, ainsi que sa position par rapport à l’église Saint-Martin permet d’envisager une structure en lien avec une phase d’édification ou de réfection de cet édifice. La principale découverte réalisée dans le cadre du diagnostic archéologique est une zone d’inhumations du premier Moyen Âge, datant, d’après les datations radiocarbone de prélèvements osseux, de la fin du VIIe siècle au début du XIIe s., ou plus probablement de la seconde moitié du VIIIe s. à la première moitié du XIe s. Quatre tombes correspondent à des inhumations individuelles primaires de sujets adultes ou adolescents. Les corps ont été déposés sur le dos, membres supérieurs fléchis, membres inférieurs étendus. L’aménagement funéraire prend la forme d’une fosse creusée dans le substrat calcaire, dont certains moellons ont été réutilisés, afin de maintenir en place un dispositif rigide aménageant un espace vide. Les défunts étaient installés dans ce contenant, doté d’une enveloppe souple (vêtements ou encore linceul). Une autre fosse laisse envisager l’existence d’une cinquième sépulture. Contrairement aux découvertes réalisées par M. Garnier lors des opérations qu’il a mené sur le versant sud de la butte entre 1957 et 1969, le diagnostic archéologique réalisé en 2023 n’a pas permis la découverte de vestiges gallo-romains en place (mur, cave, etc.). Toutefois, le prélèvement de poteries et de tuiles gallo-romaines dans le comblement de plusieurs structures permet d’envisager la présence d’une occupation à vocation domestique notamment aux abords de la partie médiane de la tranchée de diagnostic.