Les travaux d’Elinor Ostrom sur la théorie de l'action collective et la gestion des biens communs ont initié et inspiré une importante littérature. Cependant, la monnaie, et plus spécifiquement les monnaies locales complémentaires (MLC), restent encore assez peu étudiées sous l’angle des Communs. Dans le prolongement des thèses de l’institutionnalisme monétaire francophone, Servet (2013, 2018) développe l’idée selon laquelle en créant un lien de partage, la monnaie produirait un commun qui ne serait pas la monnaie elle-même mais le sentiment d’appartenance permis par l’usage de celle-ci. Dans le prolongement de cette proposition, ce chapitre adresse les questions de recherche suivante : - en quoi une monnaie locale complémentaire et plus spécifiquement l’Eusko pourrait-elle être considérée comme un Commun ? - quelles incidences cette perspective induirait-elle pour sa gouvernance, ses enjeux, son développement futur ? Nous démontrons la capacité des MLC à contribuer au bien-être de leurs adhérents par le sentiment d’appartenance produit et le sens donné aux actions. Par ailleurs, en mobilisant le cadre théorique des Communs, des pistes de travail concrètes pour l’amélioration des conditions d’organisation et de production du système de ressources que constitue un circuit monétaire alternatif sont proposées. En conclusion, nous relevons que les ressources administrées en tant que Commun ont sur les insiders des impacts économiques et sociologiques mais également psychologiques.