Dans cette étude, nous nous intéressons aux notions de présence sociale et d’engagement en ce qu’elles constituent des ingrédients essentiels à la réussite d’une télécollaboration. Nous cherchons à les observer dans leurs interactions complexes aux niveaux individuel et collectif, au sein des groupes de travail – constitués eux-mêmes de binômes locaux – ainsi qu’à l’intérieur ou au-delà du cadrage fixé par le scénario pédagogique du cours.Les données analysées ont été recueillies auprès de participants à une télécollaboration franco-allemande (N=25) ; elles rassemblent des réponses (N=25) (chiffrées et textuelles) à un pré- et post-questionnaire, des textes issus de portfolios rédigés par les participants au fil de la télécollaboration et d’entretiens conduits a posteriori (N=12). En adoptant une méthodologie mixte, les résultats d’une analyse thématique de contenus effectuée sur les données textuelles ont été complétés par une analyse quantitative des réponses sur échelles de Likert à 5 points dans les questionnaires.Les résultats obtenus attestent de la présence des différentes formes d’engagement et de présence sociale à tous les niveaux mentionnés ; ils mettent également en évidence une interdépendance entre la dimension de la présence sociale au sein des groupes constitués et le degré d’engagement individuel et collectif dans la télécollaboration. L’existence d’un cadre coconstruit entre les membres d’un groupe s’avère favorable à l’expression de la présence sociale et de l’engagement agentique en son sein ; le socle relationnel établi permet au groupe de se constituer comme une communauté d’apprentissage qui n’a cependant pas nécessairement vocation à perdurer au-delà de la télécollaboration.